Chez AG&C, on n’envoie pas de mise en demeure par courrier recommandé à la Direction de la Gendarmerie, non ! Par contre ça ne nous empêche pas de rêver. Nous sommes quelques-uns à rêver de s’asseoir à une table avec des « sachants » de notre état-major multifonction intégré qui ont tout connu dans leurs carrières, le terrain comme les bureaux, pour discuter de Puls@r. Puls@r, pour le profane c'est ce logiciel incroyable qui permet de saisir l'activité journalière du gendarme. Il est incroyable ce Puls@r, vous y entrez toutes les heures de services des gendarmes et il trouve systématiquement qu'ils ne travaillent pas assez. Comme tous les bons outils, c'est son utilisation aujourd'hui qui semble dévoyée. On dirait que mesurer l'activité réelle des gendarmes ça fait peur. Peur aux décideurs politiques, qui ne veulent pas entendre autre chose comme réponse de la part de la Gendarmerie que« oui, on peut ». Peur à nos amis syndicalistes de la police qui ne veulent surtout pas lire qu'il faut trois policiers pour égaler le temps de travail d'un gendarme. Peur aux recruteurs qui auront du mal à vendre des emplois de sauveteur/maître de chien/pilote d’hélicoptère à des jeunes qui savent lire et ne se risqueront pas à venir dans notre institution faire 50 heures de travail et le double d'heures d'astreinte par semaine. L'astreinte, c'est bien là le point faible de Puls@r. Comme le gendarme est logé gratuitement au nom de cette astreinte, on ne la mesure pas ou surtout, on ne la communique pas. L'astreinte, qu'est-ce que c'est ? C'est ce moment de tranquillité pour le militaire qui précède votre coup de téléphone car vous avez besoin d'aide maintenant, tout de suite. C'est la vraie force et la seule richesse de la Gendarmerie, cette capacité à être là, de suite, sans discuter, là où on en a besoin. Et bien à AG&C on est très inquiet sur cette capacité. Car ce n'est pas en fermant des unités, en agrandissant des circonscriptions au nom de la rigueur budgétaire qu'on l'augmente. Sauf à utiliser Puls@r comme certains le font : il suffit de faire travailler toujours plus les gendarmes et d'augmenter leurs astreintes, de toute façon ça ne se voit pas. Il est remarquable de constater que pour ce logiciel, un gendarme qui répond au téléphone pendant ses heures de repas n'est pas considéré comme travaillant ! Alors à AG&C, on continue de rêver qu'un jour on pourra partager un avis de terrain avec un avis de technocrate pour faire de cet outil un réel levier d'efficacité, perçu comme tel par tous les exécutants et les chefs, et que la capacité extraordinaire de mobilisation de la Gendarmerie sera visible par nos concitoyens, sans filtre politiquement correct.
"Dffdf", gendarme mais toujours obligé de signer avec son pseudo tant qu'une loi ne sera pas votée