Quand une municipalité en charge du logement des gendarmes mélange dignité humaine et aménagement du territoire Dans un article du journal « L’INDEPENDANT Catalan » la journaliste Corine Sabouraud nous relate avec précision les conditions de vie et de travail au sein de la brigade du Boulou dans les Pyrénées-Orientales. Un exemple parmi des centaines d’autres casernes de gendarmerie ou l’humidité et la moisissure sont légion. Pourriture des biens personnels, dégâts des eaux récurrents, réfections des appartements sur les deniers personnels pouvant atteindre des milliers d’euros le temps d’une affectation. Toujours le même résultat : Des familles moins bien traitées que des animaux ! Nous apprenons dans cet article que l’entretien de cette caserne incombe à la mairie. C’est la commune qui, au milieu des années 90, construit les bâtiments. Elle perçoit depuis un loyer annuel de 85 000 €. Avec plus d’un million et demi d’euros en 20 ans pour un bâtiment n’ayant pas respecté les normes de constructions et ayant fait l’objet de plusieurs malfaçons nous nous demandons si la commune ne se sert pas de la condition de vie des gendarmes et leurs familles comme une variable d’ajustement du budget... Rentable de faire vivre les bleus dans la crasse... En réponse, une élue qui n’oublie pas de rappeler qu’elle n’est présente que depuis quelques mois (tout en ayant fait partie de l’équipe précédente NDLR), ose la comparaison ! En gros si les gendarmes vivent dans des taudis c’est parce qu’ils ont priorisés un mur d’enceinte avec la station-service voisine... Comparant de fait sa responsabilité de servir à des citoyens des conditions de logement en conformité avec la législation et un aménagement du territoire n’ayant pour le coup strictement aucun rapport avec ce que la loi exige en termes d’entretien des biens dont on est le propriétaire. Un petit rappel sur le pourquoi du logement des gendarmes s’impose. Le gendarme de par sa fonction et pour être disponible 24 heures sur 24 bénéficie d’un logement imposé par nécessité absolue de service. Ce n’est pas un avantage ou une compensation c’est son premier outil de travail. Il est d’ailleurs largement compensé en heures de travail (voir "le gendarme ce nanti qui ne paye pas de loyer") Ce logement n’est pas un choix, il est imposé par la loi (Article 2 du Décret n° 2008-952 du 12 septembre 2008) quelque soit son état ou sa conformité. La mairie du Boulou s’enrichit sur le dos des gendarmes tout simplement. Dans la société civile un propriétaire qui laisse vivre un locataire de la sorte est un marchand de sommeil. L’équipe municipale elle peut dormir sur ses deux oreilles car le gendarme même quand il est méprisé, humilié dans son taudis, dans sa cabane de fortune continue à servir sans faille et sans limite. Nous soutenons naturellement les gendarmes et leurs familles de la caserne du Boulou et si la municipalité dit faire son maximum pour rétablir la situation il serait de bon ton qu’elle apprenne aussi les valeurs de respect de la dignité humaine. Derrière le gendarme il y a souvent une famille. Si l’on veut des gendarmes sereins et efficaces il faut que leurs familles se sentent bien et donc leur donner les moyens de vivre décemment.