Nous apprenons dans un article du Parisien daté du 7 septembre que le chauffard qui avait tué deux policiers le 21 février 2013 en percutant le véhicule de la Police Nationale sur le périphérique parisien ne sera pas jugé pour meurtre mais pour violences volontaires. Rappel des faits : Ce dramatique jeudi de février un homme avec plus de 1,6g d’alcool dans le sang sortant de boîte de nuit et prenant le volant, sans permis, d’un véhicule loué grâce à un faux en écriture repère un véhicule de police un peu trop proche et décide de s’engager sur le périphérique pour ne pas se faire repérer. C’était sans compter sur la vigilance des policiers qui signalent la voiture « suspecte » aux collègues. Deux véhicules de police s’engagent sur le périphérique dont cette fameuse Ford Mondéo tous gyrophares allumés. Cette dernière se trouvant dans la circulation en avant du chauffard elle roule à vitesse normale en attendant de repérer le 4X4 arrivant à vive allure. Il ne tente pas d’éviter la Ford, ne freine même pas et percute les policiers à 151 km/h... Tuant sur le coup les deux policiers Boris Voelckel 32 ans et Cyril Genest 40 ans et blessant grièvement le brigadier-chef au volant. Le premier ministre Ayrault et le ministre de l’intérieur Valls étaient présents lors d’obsèques nationales et n’avaient pas manqué dans les jours suivant le drame de rappeler le dévouement des forces de l’ordre et la sévérité à l’égard des auteurs de crimes contre les forces de l’ordre. Ne nous plaignons pas et estimons nous heureux que les policiers ne soient pas poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui... Autre exemple de l’efficacité de notre système judiciaire, : Au mois de juillet un homme qui avait tenté de prendre la fuite lors d’un contrôle de police (il ne s’était pas présenté à un précédent procès...) puis avait résisté à son interpellation crachant et menaçant les policiers lors de sa garde à vue a été condamné à une peine de 18 mois de prison ferme. Jusque là rien d’anormal si ce n’est qu’en lisant encore un article du Parisien nous apprenons que le monsieur avait déjà été condamné à 20 reprises et se trouvait en liberté sous contrôle judiciaire... La police fait son travail pour neutraliser des individus mettant en danger la population et ne respectant pas nos lois mais il faut 20 condamnations pour qu’un tribunal prenne des mesures... Continuons sur la lancée, la semaine judiciaire ne manque pas d’exemples. En novembre 2014 après les évènements de Sivens un cortège de soutien aux écologistes manifeste pacifiquement devant la caserne de Gendarmerie d’Eymoutiers en Haute-Vienne. Sachant que les gendarmes vivent là en famille on imagine aisément le contexte d’une telle journée, certains usent du droit de manifester pour mettre la pression sur des femmes et des enfants. Ceci n’a pas l’air de perturber monsieur Edwy Plenel le patron du sacro-saint journal « Mediapart » qui prend fait et cause pour ce creusois de 35 ans ayant tout simplement cadenassé la gendarmerie, zone militaire, résidence des forces de l’ordre. Le 3 septembre au tribunal de grande instance de Guéret dans la Creuse avec le soutien de 200 personnes campant devant les portes du palais de justice, le parquet a requis une lourde amende de 1000€ avec sursis pour «entrave au mouvement de personnel ou de matériel militaire ». Le jugement est prévu pour le 8 octobre 2015. Encore une fois et à l’image des exemples précédents on peut librement s’en prendre aux forces de l’ordre, violenter, menacer, séquestrer, exercer des pressions sur les familles, insulter, tuer, la réponse judiciaire est toujours la même, laxisme exemplaire. Finissons la semaine en beauté ! Nous apprenons dans un article de Sud-Ouest que mardi dernier la voiture du procureur général de Bordeaux en Gironde a percuté un policier à moto le projetant à plusieurs mètres. Heureusement il ne souffre que de quelques blessures légères. Le magistrat qui a ordonné à son chauffeur l’utilisation du gyrophare et de s’affranchir de la réglementation sous couvert de l’urgence alors qu’il se rendait tout simplement à la cérémonie de prise de commandement du général de Gendarmerie commandant la région. Selon les dires du secrétaire général du Parquet Général, il a franchi un « feu qui n’était pas complètement rouge ????» puis a tourné à gauche alors que la route ne le permettait pas pour finir par percuter le policier. Il est tout de même sorti de son véhicule quelques instants pour prendre des nouvelles du malheureux avant de repartir aussitôt... Un Procureur Général, chargé de faire appliquer la loi, a-t-il le droit de s’affranchir des règles du code de la route et mettre en danger la vie d’autrui (sans s’inquiéter beaucoup des conséquences de sa faute), tout ça pour participer à une cérémonie. Voilà une semaine d’actualité judiciaire au cours de laquelle des gendarmes et des policiers ont fait leur travail dans des conditions parfois indignes, sans compter ni rechigner face à des délinquants qui peuvent bénéficier de la mansuétude de la justice et poursuivre leurs méfaits. C’est à se demander « qui sert qui » mais une chose semble de plus en plus évidente dans notre pays, avant de chercher des solutions sociales, communautaires ou encore éducatives il faudra un jour se pencher sur une application plus stricte de la loi votée par les représentants des citoyens. Un ministre quel qu’il soit ne peut donner une orientation à la justice qui va à l’encontre de l’esprit dans lequel ces lois ont été votées.