Le 16 septembre, à l’Assemblée Nationale, le Premier ministre a annoncé des mesures qui, pour un observateur lambda, sont irréalisables. Rétablir les contrôle aux frontières demande des effectifs de forces de l‘ordre qui sont déjà très largement employés ailleurs. A chaque fois que des troubles de l’ordre public se produisent, dans telle ou telle ville, on annonce des renforts et des créations de postes alors que policiers et gendarmes voient leurs effectifs se réduire comme peau de chagrin. Que dire de l’annonce de la création de 900 postes? On sait que la formation de policiers et gendarmes demande de 6 mois (pour un gendarme adjoint volontaire) à un an (pour un sous-officier). Comme nous l’avons souvent répété, les structures des écoles (locaux et encadrement) sont insuffisantes pour absorber ces formations supplémentaires. En admettant que ces créations soient réalisées, elles ne représentent même pas de quoi boucher le trou à l’emploi.
Toutes ces gesticulations verbales n’amélioreront pas la sécurité et pour s’en convaincre il suffit de voir que nos parlementaires n’évoquent que très rarement ce problème du manque d’effectif. Ils savent pertinemment que pour obtenir des forces de l’ordre en nombre suffisant il faut un gros investissement et des plans à longue échéance. Les visions d’avenir de nos hommes politiques se limitent aux prochaines échéances électorales et tant pis pour la sécurité des citoyens.
Quand nous lisons les conditions de réalisation des objectifs du Premier ministre «Humanité et solidarité, mais aussi sérieux, fermeté et maîtrise.» le mot sérieux n’est pas très à sa place en terme de réalisation des effectifs. Quant à la fermeté et la maîtrise nous avons pu l'apprécier lors de la manifestation des gens du voyage sur l'autoroute A1 à ROYE (80).