Il y a un an nous avions donné un avis plus que réservé sur la création du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Tellement intérieure que les chiffres de la délinquance des départements et territoires d’outre-mer en sont exclus. Pourtant ils connaissent une augmentation très importante de crimes et délits.
Les travaux de ce nouvel outil ont été présentés début octobre.
Comme toutes les machines à pondre des statistiques ce service, outil du ministère de l’Intérieur, devrait triturer les chiffres pour qu’ils correspondent à ce que souhaite le ministre. On oublie les règlements de comptes, prises d’otages, harcèlements sexuels et même les viols. Il n’y a plus que neuf thématiques sélectionnées pour mesurer la délinquance. Elles traitent des vols en tous genres et aussi des homicides et coups et blessures. En résumé on va de l’assassinat au vol à la roulotte, ce dernier délit étant souvent classé en dégradations pour éviter de l’entrer en statistiques.
Concernant la règle à calcul on la change également et on se base sur les données de l’INSEE en oubliant les statistiques fournies par la police et la gendarmerie puisqu’elles ne donnent pas la réalité paraît-il. Les forces de l’ordre apprécieront.
Le SSMSI nous propose de la qualité, pas de la quantité selon son responsable. Ce seront des tendances qui seront sensées refléter la nouvelle réalité du terrain dans la transparence.
Ce service doit compléter les données fournies par l’ONDRP, office national de la délinquance et des réponses pénales qui, heureusement, poursuivra ses analyses.
A l’annonce de la création de ce service, nous avions évoqué une sorte de comité Théodule qui coûte très cher mais n’apporte pas les résultats qu’on pourrait escompter. En tous cas, les millions destinés à faire fonctionner ce service auraient certainement été mieux utilisés pour équiper les forces de l’ordre et augmenter leurs effectifs qui combattent la délinquance alors qu’au ministère de l’Intérieur on semble plus attaché à mesurer des chiffres qui la caractérisent.
Le seul avantage, si l’on peut parler de la sorte, c’est que ce nouvel outil ne permettra pas de faire la comparaison avec la délinquance des années passées. Nous avions pensé qu’il s’agissait de changer le thermomètre pour faire tomber la fièvre mais en réalité en le brisant on pourra toujours dire qu’il n’y a plus de fièvre.