Le 22 octobre, le président de la République a « confirmé » un plan global (un de plus) destiné aux policiers et gendarmes dont il a reçu les représentants. Ces membres des forces de l’ordre ont salué la « mise en place d’un calendrier précis » mais attendent de voir les effets budgétaires.
Parmi ces représentants on trouve une délégation du Conseil de la Fonction Militaire Gendarmerie, une « première ». Il ne fallait pas espérer y voir des représentants des associations professionnelles qui attendent les décrets d’application de la loi qui va leur permettre ou plutôt les empêcher d’exister.
Le porte-parole de cette délégation déclare avoir obtenu la création de 500 postes pour 2016, 40 millions d’euros pour acquérir un peu plus de 2000 véhicules (il en faudrait 3000) et 70 millions pour rénover le parc domanial des casernes gendarmerie. Ce camarade était-il libre de ses propos ? Car ces chiffres consistent à faire du neuf avec du vieux. Pourquoi ? diraient des politiques. Tout simplement parce que les chiffres des avancées qu’il dit avoir obtenues, sont exactement ceux qui ont été cités par le directeur de la Gendarmerie à l’Assemblée Nationale le 8 octobre devant la commission de la défense et des forces armées. Il y évoquait le budget prévu pour 2016.
Est-ce la peine d’aller plus loin dans le décryptage du message présidentiel relayé par le ministre de l’Intérieur ?
Pas vraiment puisque tout ne repose que sur des promesses à plus ou moins long terme dont nous savons qu’elles sont rapidement oubliées ou se fondent dans un budget déjà préparé de longue date. Les formules éculées : « recentrage sur le cœur de métier », « clarification des missions », « modernisation de la chaîne pénale », « amélioration des carrières », « moyens en véhicules et armements » n’ont plus aucun effet sur les gendarmes.
Il faut une forte dose de « militarité » pour accepter ces gesticulations verbales.
Si certains syndicats se disent satisfaits «par des réponses claires et précises qui répondent à leurs attentes, tout en restant interrogatif sur le financement des mesures » on peut se poser la question de savoir quelle est l’interprétation de leur base. Comme quelques mesures ont été obtenues et devraient se mesurer en espèces sonnantes et trébuchantes, la satisfaction devrait être de mise.
Nous pouvons nous interroger sur la forme que prendra, pour la Gendarmerie, le cycle de concertation « dans la gendarmerie comme dans la police » qui s’ouvrira fin novembre pour se poursuivre jusqu’à fin mars 2016. Nous avons certainement une partie de la réponse dans un extrait du discours du ministre de l’Intérieur : «Les policiers et les gendarmes se sont entretenus avec le Président, dans le mode d’expression propre à chacun de ces deux statuts » Tout est dit, fermez…….le ban !
Comme toujours nous resterons particulièrement vigilants à l’application des propositions énoncées par le ministre de l’Intérieur et nous ne manquerons pas d’intervenir en cas d’engagements non tenus mais aussi en cas de déséquilibre Police/Gendarmerie.