Il est clair que les militaires en général et les gendarmes en particulier sont sujet à un véritable mépris de la part de nos responsables politiques, qu’ils soient au gouvernement ou qu’il s’agisse des parlementaires.
Nous avons découvert que 535 957 euros de crédits de paiement, accordés aux ministères de la Défense et de la Justice, ont été annulés pour en faire profiter la presse. De même que 850 000 euros destinés à la police et la Gendarmerie ont été annulés pour être attribués à « l’action du gouvernement – coordination du travail gouvernemental » si c’est là de l’investissement pour la sécurité il faut nous préciser en quoi. Les sommes peuvent paraître dérisoires par rapport aux millions brassés régulièrement par le ministère des Finances mais la justification de tels mouvements mériterait d’être précisée. N’y voyons surtout pas une manœuvre électorale en pleine période d’élections régionales, ce serait mal apprécié.
Tout aussi méprisant est le rejet par l’assemblée Nationale d’un projet de loi visant à utiliser une faible partie du milliard d’euros accordé à l’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Cette agence à vocation à rénover des quartiers difficiles. Le projet de loi visait à faire bénéficier de ces fonds des casernes de gendarmerie situées en zones ANRU.
Il faut garder en mémoire le fait que les crédits immobiliers ont chutés de 200 millions d’euros annuels avant 2008 à 56 millions d’euros pour 2016. Même si une « rallonge » récente a été promise elle ne permet même pas de maintenir les casernements à l’état (pitoyable souvent) dans lequel ils se trouvent actuellement. Nous sommes loin des 160 millions d’euros nécessaires selon la Cour des comptes.
Va-t-il falloir envisager que les gendarmes aillent squatter des immeubles peu employés comme il en existe ici ou là.
Il serait très intéressant d’avoir la liste des députés qui se sont opposés au projet de loi. De cette façon on pourrait leur répondre lorsqu’ils viennent faire des beaux discours sur l‘admiration et l’affection qu’ils portent aux gendarmes, on pourrait même éviter de les inviter lors des célébrations de Sainte Geneviève la patronne de la Gendarmerie. Il est probable que certains instituts de sondages ne manqueront pas de faire ressortir des chiffres sur les résultats dans des bureaux de vote correspondant à des secteurs à forte concentration de gendarmes.
Une nouvelle fois il est évident pour nous que la condition du gendarme et de sa famille ne présente aucun intérêt aux yeux de certains. On comprend aussi pourquoi les parlementaires ont voté une loi à minima pour la création des associations professionnelles nationales de militaires: C’est tellement plus pratique des gens qui ne peuvent s’exprimer ouvertement pour dénoncer leurs conditions de vie et de travail. C’est pourtant suite à celles-ci que des mouvements forts s’étaient produits en 1989 et 2001