Nous avons reçu bon nombre de réactions suite à la publication du texte sur l'IFR, cette indemnité qui récompense les postes à responsabilité en gendarmerie. Cette prime qui avait pourtant été annoncée a fait grand bruit notamment sur les sommes allouées à certains qui en période de vache maigre et où leur argument phare est ''il n'y a plus d'argent'' s'augmentent de presque un SMIC mensuel. On comprend mieux pourquoi cette catégorie n'a pas besoin d'association pour défendre ses intérêts car visiblement elle arrive seule à négocier une augmentation substantielle!
Même s'il s'agit d'une transposition de la fonction publique, il est constaté que la base grogne et est écœurée. Au moment où même certains politiques décident de baisser de 10% leurs revenus notamment au conseil régional Rhône-Alpes/Auvergne, nos ''dirigeants'' s'augmentent de façon exponentielle. Les gendarmes, toujours en demande de reconnaissance, notamment en gendarmerie départementale, ne comprennent pas pourquoi on n'augmente pas la prime OPJ dont la somme est simplement ridicule compte tenu, justement, des responsabilités exercées! Le brigadier ne comprend pas pourquoi on ne considère pas mieux son investissement au quotidien par une revalorisation de son emploi, là où d'autres se calent sur une spécialité et ne veulent surtout pas revenir ''sur le terrain''. Les gendarmes mobiles qui ne touchent pas l'IJAT sur toutes leurs missions alors qu'il s'agit bien d'une indemnité compensant l'absence temporaire, là aussi on se moque de nos camarades GM qui ont vécu une année contraignante sur la plan opérationnel. Certains gradés sont mis hors course de cette fameuse IFR alors qu'ils exercent ces fonctions, notamment dans certaines brigades de proximité, certains services ou dans les gendarmeries spécialisées. Tout cela laisse un goût amer à la base qui est pourtant la cheville ouvrière de la gendarmerie. A quand une valorisation et une reconnaissance du travail de ceux qui font la gendarmerie?
Dans le contexte actuel de charge d’emploi, encore plus les derniers mois concernant la sécurisation du territoire avec une prise de risque accrue et une amplitude horaire augmentée, c’est bien ''la base'' qui donne le plus. Depuis des années cette base sert au-delà de ses contraintes habituelles, ce n’est aujourd’hui plus du simple ''service'' mais bien du sacrifice! Un sacrifice quotidien à servir malgré la forte contrainte budgétaire (équipements, revalorisations, logements... ). Un sacrifice quotidien à servir malgré le manque de reconnaissance d’une part de l’Institution malgré un large déficit de justice à l’endroit de la ''clientèle'' toujours plus irrespectueuse de l’intégrité physique et morale, violente voir meurtrière. Alors cette ''mesure'' logique et bienvenue pour l’Institution est-elle tout simplement adaptée dans la manière où elle est servie au bon peuple ''gendarmique''? Elle est servie comme un regard arrogant qu’on jette aux miséreux qu’on méprise. Elle ne peut que poser problème dans les rangs pour ce qu’elle représente, elle est bienvenue mais elle représente à l’instant ''T'' la différence, l’avantage des chefs, la valorisation de ceux qui ne sont pas (ou peu) dans la boue.
Il eut été peut être plus cohérent de différer sa mise en pratique pour la servir accompagnée de ''compensations'' pour le petit peuple ou tout simplement de l’agrémenter de messages forts en direction des actives de terrain et en particulier sur leurs conditions de travail, en effet une augmentation salariale n’étant pas toujours la seule solution pour augmenter la qualité du niveau de vie.
Aujourd’hui un active d’en bas ne peut pas comprendre cette mesure même expliquée et légitimée! Il fait toujours plus d’heures, il a toujours plus de taches indues, il manque toujours autant de camarades pour prendre pleinement ses temps de récupérations, ses chefs déficients ne sont toujours pas tenus à rendre des compte sur la qualité du commandement, les charges du logement imposé parfois vétuste continuent d’augmenter... pour le gendarme de base chaque jour qui passe est un jour plus sombre et ne permet pas de se projeter dans l’avenir avec assurance, quel que soit le désir de bien servir et malgré tout l’amour du monde pour ce métier.
Non cette mesure ne peut s’expliquer et passer comme une lettre à la poste pour la base! Celui qui ne reconnaîtrait pas cet état de fait et qui assume cette faute de communication, à minima, se fourvoie. Il est même méprisant de tenter de la justifier car cela démontre un énorme déficit de prise en compte du moral des troupes.
Mesure à l’avantage de la Gendarmerie mais tout autant à son déficit dans sa forme de diffusion actuelle. En matière de communication, le premier mal de la Gendarmerie c’est la Gendarmerie elle-même.
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