Il est des réalités qui ne sont jamais plaisantes à étaler en public. Les agressions envers les gendarmes en font partie. La dernière étude (et pas sondage!) témoigne de la difficulté - doux euphémisme - d'exercer ce métier.
Les chiffres sont éloquents. En 2015, on a dénombré 3000 agressions de gendarmes dans l'exercice de leurs fonctions. Certains pourraient s'exclamer que c'est peu par rapport aux quelques 800.000 plaintes pour agressions physiques sur les personnes enregistrées par les services de police et de gendarmerie.
Pour être parfaitement cohérent, il faut rapporter ce chiffre à la population touchée par de tels faits. Les personnels qui sont confrontés directement à la vindicte des agresseurs sont environ 57.000 gendarmes départementaux et 15.000 gendarmes mobiles. On entrevoit déjà le ratio auquel il faut se rapprocher pour comprendre l'impact de ces violences. Le chiffre est consternant, mais surtout très alarmant. C'est donc un peu plus de 4% de militaires de la gendarmerie qui sont victimes chaque année d'une agression physique, alors que le ratio est de moins d'un pour 100 concernant le reste de la population. Imaginons le tollé si 4% de la population française était agressée chaque année soit plus de deux millions et demi d’individus !
Avant d’en arriver là, ce sont plusieurs pans de notre démocratie qui sont battus en brèche, les piètres décisions judiciaires, le manque de courage et de professionnalisme de nos dirigeants successifs, le mépris à l’égard de l’ensemble des forces de l’ordre de tout ce petit monde réuni, mais aussi, la passivité citoyenne ! La nation a oublié que le dernier rempart, avant d’être directement visée, ce sont les gendarmes et les policiers. Ces citoyens de secondes zones pour qui nos grands journaux, grand défenseurs des libertés et combattants des injustices préfèrent titrer une semaine durant sur le décès d’un multirécidiviste violent plutôt que d’informer sur les vrais maux dont souffre notre pays.
Un gendarme blessé, c’est aussi un homme ou une femme qui va rentrer le soir pour faire face à sa famille, à un conjoint ou une conjointe dans l’impuissance, à un ou des enfants désabusés, abîmés dans leurs cœurs ! Pendant que nos élites médiatico-politico-judicaires se pavanent dans leurs orgies communicatives et idéologiques dégoûtantes !
Nous sommes impatients de savoir quelle association de défense de la condition humaine va élever sa voix devant ce triste constat. Bien sûr à moins d'un an d'une élection importante en France, on aimerait bien entendre sur ce thème les futurs candidats, bien qu’électoralement, on se demande si la condition des militaires de la gendarmerie intéresse encore l'un d'eux.
L’APNM Gendarmes et Citoyens adresse un message de soutien inconditionnel à tous nos blessés.