Depuis des années et en particulier ces derniers mois, nous sommes régulièrement contactés par des gendarmes effondrés de se voir réclamer plusieurs centaines, voire milliers d’euros de rappels de charges relatives au logement de service. S’il est normal de régulariser une situation avérée, où le gendarme n’aurait pas soldé la totalité de sa consommation d’eau, de chauffage (gaz, fioul...) et d'espaces communs, il est tout simplement scandaleux de se faire saisir sur solde, sans décision de justice, souvent sans justificatif individuel, plusieurs sommes importantes avec quelques années de retard. Mais quelle est donc cette "mafia" qui peut légalement vous retirer « 2000 € » sur votre rémunération en 2016 pour un rappel de 2012 ? Quel est ce pays qui impose un délai de redressement fiscal moindre pour ceux qui trichent en connaissance de cause l’impôt sur le revenu et qui vient sans justificatif endetter les familles des serviteurs de la loi ? Quel est ce service des affaires immobilières qui impute au militaire de la gendarmerie, obligé de vivre dans le logement de service, ses propres échecs à assumer ses responsabilités ? Dans la plupart des cas la surconsommation de chauffage est la conséquence d'une mauvaise isolation ou d'un mauvais entretien de nos casernes, depuis des décennies. A quel moment, qui a décidé que le gendarme et sa famille en logement imposé étaient responsables financièrement de ces troubles ? Pendant des années, nos affaires immobilières régionales se sont rendues coupables d’un abandon de poste, accouchant de la situation que nous connaissons tous ! Des casernes verrues que l’on se transmet de commandement en commandement, sans faire de bruit et sans jamais rien entreprendre de crainte d'attirer l'attention de la haute hiérarchie. Ces gendarmes et leurs familles ont habité, habitent encore, des taudis insalubres pour lesquels on a pendant des années laissé les dégradations empirer sans réaliser de rénovations au motif qu’il n’y avait pas de « sous » et au final faire gonfler la facture dues par les militaires de la gendarmerie ! Quand bien même en 2011, 2012, 2013... la consommation aurait été mal évaluée, c’est aux responsables d’assumer leurs défaillances. Quand on prend une responsabilité professionnelle, quand on encaisse son « chèque » à la fin du mois, quand on bénéficie d’une prime au commandement, on se doit de servir une prestation digne de la fonction, et le gendarme lésé de prétendre à de la dignité ! Certains, quand les affaires immobilières ont daigné leur apporter une réponse se sont vus facturer une augmentation du gaz quatre ans plus tard ? Quel citoyen Français, locataire ou propriétaire, se voit appliquer une augmentation de charges quatre ans plus tard ? Aucun car la Loi prescrit que la régularisation des charges soit faite dans l'année courante. D'autant que des lois récentes (ALUR ou MACRON) ont encadré les régularisations de charges en proscrivant toutes actions au delà de la troisième année. Que s’est-il passé ? Que faisiez-vous il y a quatre ans ? Touchiez-vous votre solde dans ce laps de temps ? Expliquez-nous, pourquoi le gendarme, à qui on impose de vivre dans un logement insalubre serait finalement responsable des dérives d’un service indépendamment de ses responsabilités ? Expliquez-nous comment une famille peut vivre dans un logement de moins de 90m², avec un chauffage déficient, avec de l’humidité, du moisi, des problèmes de plomberie et payer plus de 2000 euros de charges à l’année ? La vie au m² en Gendarmerie est plus chère que dans une villa civile des beaux quartiers avec jardin et piscine... Le temps de travail que donne le gendarme n’est-il pas suffisant, ne mérite-t-il pas mieux que d’être finalement payé sur 9 ou 10 mois ?
Messieurs dames, sous-officiers officiers, de la direction générale, que comptez-vous faire face à ce constat déplorable ? Allez-vous intervenir auprès de la commission de surendettement pour ces gendarmes et leurs familles à la rue ? Allez-vous monter au créneau auprès de nos dirigeants pour débloquer dans l’urgence des fonds pour servir une vie digne de ce nom aux gendarmes et leurs familles ?
Allez-vous serrer la vis sans fin des abus et du laxisme des affaires immobilières locales qui durent depuis si longtemps ?