
C’est par cette affirmation catégorique que le NouvelObs titre son article faisant référence à une « vaste étude » du CEVIPOF (centre de recherches politiques de Science Po). Ce dernier interroge 25 000 Français, 1000 jeunes de 16 à 18 ans et 2500 autres non-inscrits sur les listes électorales 16 fois durant vingt mois. Il est en partenariat avec IPSOS et Le Monde.
Si l’adjectif « vaste » ne laisse, en principe, aucune place à l’interprétation selon le Larousse Illustré : «qui a une grande étendue...», il semblerait que pour CEVIPOF, interroger seulement 25 000 Français sur un total de 66 millions soit à la hauteur de l’enjeu et permette de garantir la véracité de leur étude. Chacun jugera si l’avis de 0,038 % des Français peut donner un résultat objectif. Si la majorité des Français peut légitimement émettre des doutes sur les instituts de sondages, -l'actualité récente est là pour en apporter la preuve- on pourrait au moins attendre un peu plus de sérieux et de professionnalisme de la part d’un centre de recherches et d’une étude dont l’auteur est Directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
La cerise sur ce gâteau périmé, que l’on nous représente à chaque nouvelle élection, reste la proportion de «policiers et militaires prêts à voter Marine Le Pen». L’étude avance le chiffre de 47 % ! Encore une fois et à l’image de l’ensemble des valeurs qui entourent cette « vaste étude » on peut lire dans le rapport chiffré que «ces dernière données sont néanmoins à prendre avec précaution car elles portent sur des effectifs réduits à une centaine d’enquêtés à chaque fois.». Nous pouvons donc conclure qu’environ 1600 policiers et militaires ont été interrogés sur l’ensemble des études (à condition qu’ils aient été différents à chaque fois car une centaine reste une centaine même si on l'interroge 16 fois). Les journalistes reprennent donc une étude du CEVIPOF pour affirmer des faits engageant le choix des votes de plus de 365 000 militaires, 100 000 gendarmes et 145 000 policiers sur la base de 1600 interrogés. Nos médias affirment que nous votons pour Marine Le Pen à hauteur de 47 % sur la base d’un échantillon de 0,262 % personnels de nos institutions. Vaste interprétation pour une « vaste étude »...
En se fondant sur une étude représentant un échantillon proche du néant, nos journalistes nous étiquettent comme des bovins et nous assistons alors à la foultitude de commentaires habituels à notre égard ! Nous sommes des fachos, des nazis, la violence policière est notre credo et nous sommes partiaux et engagés à en découdre lors des missions de maintien de l’ordre en fonction des accointances politiques des mouvements sociaux. Sur ce dernier point, pour faire un peu d’ironie, on notera que lors des «mouvements populaires» proches de la gauche, de nombreux citoyens sont blessés (auteurs, victimes, forces de l’ordre), des biens publics sont détruits, des gens sont poursuivis par les tribunaux pour violences... Mais lors des mouvements policiers récents, policiers qui sont prêts à voter pour Marine Le Pen à hauteur de 47 %, je vous le rappelle, le bilan des dégradations et des violences se résume à zéro ! Il est étonnant qu’une « vaste étude » ne se soit pas encore essayée à l’interprétation de ces données fiables et sans équivoque.
La vrai question finalement, car nous savons tous que les partis de droite séduisent plus que les partis de gauche au sein des forces de l’ordre, n’est-elle pas de savoir pourquoi ? Les Policiers, les Gendarmes et Militaires dans leur ensemble sont les acteurs quotidiens de la misère dans toutes les couches de la population. Ils sont le baromètre des réalités de la souffrance des gens. Il paraît logique que ces derniers se sentent plus concernés par des discours se rapprochant de celles-ci.
Chez les membres de l’Association Gendarmes & Citoyens le seul aspect politique qui prime est personnel et se décide dans l’intimité d’un isoloir. Point d’étude, point de débat ou de commentaire. Nous sommes des Gendarmes et nous servons nos concitoyens quels que soient leur statut social et leurs engagements politiques. Nos préférences électorales, nos appartenances religieuses restent au domicile avant de partir en service.
Un Gendarme ne vote pas Marine Le Pen ou François Fillon ou quelqu'un d'autre, un Gendarme est apolitique !