
Notre nouveau ministre de l’Intérieur Monsieur Gérard COLLOMB, a effectué sa première sortie officielle mercredi soir en rendant visite à des policiers, des gendarmes et des pompiers. Après ces dernières semaines politiques agitées et le passage éclair de Matthias FEKL place BEAUVAU, nous pouvions légitimement espérer une reprise en main ferme et convaincante de notre ministre de tutelle, au moins jusqu’aux élections législatives de juin, lesquelles vont très probablement rebattre les cartes et nécessiter un nouveau remaniement.
Nous ne sommes pas dupes des rouages du système politique Français. Néanmoins, après cinq années chaotiques pour les forces de l’ordre et de sécurité, avec les pires troubles à l’ordre public connus sur le territoire national depuis un demi-siècle, un état d’urgence jamais respecté, des zones du territoire en état de siège sous le régime de la guérilla (Sivens, Notre Dames des Landes…), plusieurs attentats rappelant que nous n’avions pas connu autant de morts sur notre sol depuis la fin de la seconde guerre mondiale, des gendarmes et des policiers toujours plus nombreux à tomber, victimes de ces mêmes multirécidivistes jamais ou peu condamnés, des pompiers agressés se voyant équipés de gilets par balles, des policiers équipés de combinaisons anti-feux, un Président de la République qui se rend au chevet d’un délinquant multirécidiviste, ayant permis la fuite de ses complices en oubliant délibérément les policiers brûlés quelques semaines auparavant… président qui avait, rappelons-le, commencé son mandat en 2012 en s’économisant de perdre une demi-journée pour se déplacer à l’hommage rendu à Audrey et Alicia, ces deux gendarmes elles aussi tombées sous les balles d’un multirécidiviste en liberté, après un lot de promesses de renouveau et de rupture avec le passé, Monsieur Gérard COLLOMB, parlementaire et élu local depuis presque 40 ans, qui a côtoyé six Présidents de la République différents, de Valéry GISCARD D’ESTAING jusqu’à Emmanuel MACRON, nous explique aujourd’hui qu’il souhaite «réconcilier la police et les Français »...?
Maire de la grande ville de Lyon et sénateur du Rhône, ce département se trouvant dans le triste top 10 des communes (hors IDF et DOM-TOM) où il se produit le plus de crimes et de délits, ce parlementaire, figure de son parti, s’est rendu en février dernier à Saint-Denis (93) aux côtés des « marcheurs » pour soutenir de ses « chaleureuses pensées » Théo et ses proches… Il a soutenu ainsi un délinquant tout en faisant fi de la présomption d’innocence à l’endroit des policiers, adoptant de fait la présomption de culpabilité, soutenant les proches de ce Théo, empêtrés dans plusieurs affaires dont un détournement de fonds publics de plus d’un demi-million d’euros… Ce monsieur, notre ministre de l’Intérieur, nous explique donc qu’il souhaite « réconcilier la police et les Français »...?
Mais monsieur le Ministre, les Français ne sont pas fâchés avec leur police ! Ils sont seulement désabusés par leurs dirigeants, qui comme vous depuis des décennies, adoptent des discours sécuritaires à géométrie variable, aux bilans désastreux, vous qui depuis des décennies cultivez la culture judiciaire du pardon au mépris des victimes, vous qui depuis des décennies abandonnez des territoires par lâcheté sur l’autel du calcul électoral. Monsieur le Ministre, rassurez-vous, la grande majorité de la population n'a aucune difficulté relationnelle avec la Police. Elle est simplement soucieuse des Lois Républicaines et vit recluse le soir venue, sous alarme derrière une porte d'entrée barricadée pour éviter d'être victime de sauvageons errant bracelet électronique à la cheville en état d'impunité manifeste. Cette minorité nuisible n'a pas besoin elle d'être réconciliée avec la Police.
Monsieur le Ministre, la sécurité des Français et des forces de l’ordre qui les servent mérite mieux, elle mérite des résultats, elle mérite de la franchise, elle mérite des décisions à la hauteur des enjeux !
Si notre respect à l’endroit des institutions de notre pays est sans équivoque, à commencer par le poste que vous occupez, vous ne nous inspirez cependant que du dépit, dépit à la hauteur du mépris dont vous avez fait preuve à notre égard notamment lors de « l’affaire Théo », en bafouant honteusement la présomption d’innocence, cherchant qui plus est à vous “dédouaner” lors de votre première visite officielle, en prétextant pompeusement “restaurer la confiance des Français à l’endroit de leurs forces de l’ordre”, alors que c’est bien vous et vos collaborateurs, ainsi que tous ceux qui vous ont précédés depuis des décennies, qui êtes seuls et entièrement responsables de l’état moribond de notre sécurité intérieure !