Un jeune homme au guidon d’un deux roues non homologué refusant de s’arrêter, heurte mortellement un gendarme en service et bénéficie d'une remise en liberté, avant même que le corps de sa victime ne soit inhumé ! C’est ce qui vient de se dérouler sur une route de Gironde.
Le contrôle judiciaire est indéniablement jugé incompréhensible par une grande part des gendarmes, encore une fois frappés dans leur chair au cours de leurs missions.
Du haut de sa condescendance, le juge a certainement estimé qu'un jeune homme de 15 ans n'avait rien à faire en centre fermé ou en détention provisoire. A-t-il mesuré la douleur de la famille du gendarme, de ses proches ou de la Gendarmerie, quand ils ont appris que le réquisitoire du Procureur de la République avait été balayé d'un revers de manche ?
La finalité de cette non-mesure est insupportable par le caractère définitif du sort de l'un, tué en service commandé, et celui très indulgent de l'autre, libéré sous le joug de mesures peu contraignantes. Les esprits chagrins peuvent crier à la présomption d'innocence et trouver la décision du magistrat instructeur naturelle eu égard à la jeunesse de l’auteur. Il n'en demeure pas moins que ce père de famille est mort par le fait d'un acte délibéré. Peu importe l'âge et le pedigree de l'individu, il a volontairement heurté le gendarme pour se soustraire à son contrôle. Cela aurait du emporter l'intime conviction du juge d'instruction et le conduire à prononcer une mesure privative de liberté.
Cette décision pose une interrogation. En aurait-il été tout autrement s'il s'était agi d'un citoyen lambda ? La défiance de certains magistrats vis à vis des gendarmes devient une marque de fabrique de cette justice à géométrie variable. Ils estiment certainement que la vie d’un gendarme est bien moins importante que celle de tout autre citoyen. Qu'ils soient assurés qu'avec de telles décisions, le respect du à une fonction censée rendre la justice au nom du Peuple Français, ne se métamorphose à très court terme en une méfiance durable...
Au final, celui qui a ôté la vie à un gendarme a repris la sienne normalement, pendant que la famille de sa victime est désormais amputée éternellement d'un père, d'un mari, d'un enfant.
Ce sont sûrement des arguments que ce juge d'instruction a oublié de placer dans la balance !