En verrouillant la communication sur l'expulsion des occupants illégaux de Notre Dame des Landes, le gouvernement a certainement voulu préserver la mission délicate qu'il confiait aux forces de gendarmerie. Le déploiement historique d'un tel effectif pour expulser des gens qui se revendiquent d'une nouvelle forme de vie sociétale et qui criaient qu'ils avaient gagné après l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport à NDDL, ne devait laisser aucune place à l'improvisation. Et même si quelques informations sur la date d'intervention des escadrons de gendarmerie mobile avaient filtré, il faut reconnaître que cela fonctionnait. Seulement, ce singulier musellement des médias, c'est bien connu, n'est jamais efficace totalement. Le ministre de l'intérieur, faisant le tour des plateaux, indiquait avec force qu'il avait donné des consignes de retenue et que la déontologie du maintien de l'ordre serait respectée. Comme si on pouvait faire une omelette sans casser d’œufs ! Depuis 4 jours, les gendarmes, en nombre, tentent avec « mesure et fermeté » de faire respecter les ordres du gouvernement. Ils mettent à exécution ces ordres en laissant le soin aux observateurs éclairés de décortiquer les raisons d'un tel déploiement. Ce qui devait n’être qu’une suite d’expulsions franchit depuis hier un palier inquiétant. Ces pseudos pacifistes ont appelé à la rescousse des individus manifestement décidés à en découdre, tendant embuscade sur embuscade, utilisant des armes artisanales destinées à blesser gravement ou à tuer tous ceux qui représentent un symbole d’autorité. Si l'association professionnelle nationale militaire Gendarmes & Citoyens n'a pas à se prononcer sur des débats politiques, souvent stériles et dont les intervenants ignorent les difficultés d'une situation qui peut s'enliser rapidement, elle ne peut pas cautionner l’excuse de provocation avancée par des individus dont le slogan est ACAB (All Cops Are Basterds - Tous les fics sont des bâtards) et qui font l’apologie de la violence contre les gendarmes. On doit seulement et simplement saluer le professionnalisme des forces de la gendarmerie engagées pour faire respecter une légitime décision gouvernementale, rappelons-le. La mission est délicate et elle entraîne déjà plusieurs dizaines de blessés de part et d'autre. Depuis qu’une commission parlementaire a retiré un engin explosif qui permettait de répondre à des projectiles destinés à provoquer de graves blessures, la Gendarmerie Nationale fait front avec quelques engins à explosion limitée ou à dispersion de gaz. Elle respecte les conventions strictes de son emploi au maintien de l’ordre ainsi que les consignes délivrées par le gouvernement face à des “guérilleros” qui n’observent aucune règle et dont le seul objectif est de faire très mal. Beaucoup de partisans, élus ou chroniqueurs de plateaux télé soutiennent le mouvement solidaire de ces « pacifistes », qui s'est autoproclamé propriétaire d'une zone qui ne lui appartient pas. Leur responsabilité dans le durcissement du refus des « zadistes » de quitter Notre Dame des Landes sera considérée à sa juste valeur par ceux qui, par essence et parce que c'est le rôle que l'état leur a confié, font face. A ce sujet, il faut souligner que la quarantaine de gendarmes évacués ont certainement été blessés par mégarde, les gens qu'ils sont chargés de raccompagner étant clairement pacifistes ! Est-il encore utile de rappeler que derrière chaque gendarme engagé au quotidien et plus précisément dans ce qui s’apparente déjà comme un bourbier, il y a un père, un mari ou un fils, et que son service n'a de sens que dans l'application des ordres qui lui sont donnés. Leur faire endosser le mauvais rôle dans une décision politique mûrement assumée n'est pas digne. Chacun de ceux qui vilipendent leur déploiement doivent se souvenir du destin tragique de certains d'entre eux, sacrifiant leur vie pour l'intérêt collectif. La retenue et la mesure dont parle le ministre de l'intérieur à propos des consignes qu'il a transmises aux gendarmes, doivent également guider les propos des commentateurs du micro tendu. APNM G&C est viscéralement attachée au respect des Lois et à la défense des intérêts des gendarmes chargés de les faire appliquer. Encore faudrait-il que des signaux forts de considération leur soient adressés par ceux qui commandent leur action, pas seulement par des mots qui deviendraient très vite, vides de sens, mais surtout par des décisions de ferme autorité. Il est grand temps que “force reste à la Loi” !