Un homicide n’est pas une incivilité Monsieur le Président. Il serait temps que vous compreniez le sens des termes que vous employez régulièrement. Après avoir donné l’ordre à votre ancienne garde des « sots » de se mêler d’une instruction judiciaire en ignorant les bases élémentaires de l’indépendance de la Justice, vous commettez aujourd’hui la plus improbable erreur d’interprétation en qualifiant d’incivilités le meurtre de plusieurs de nos concitoyens, dont une jeune femme gendarme.
Si la palanquée de conseillers qui vous entoure est incapable de vous fournir les éléments de langage, vous devez tirer les conséquences de leurs impérities. Qui peut croire qu’à deux reprises, dans la même phrase, vous ayez volontairement minimisé des actes de barbarie ayant causé la mort de ces jeunes gens et que vous manquiez de subtilité à ce point ? A moins que cette diatribe ne vous ait été soufflée par votre nouveau garde des « seaux ». Ce qui ne serait pas étonnant d’ailleurs, tant les nombreux justiciables qui ont manifesté leur joie à l’énoncé de sa nomination lui vouent un culte proche de l’adoration. Il est très certainement le mieux placé pour vous expliquer la différence entre celui qui ne dit pas bonjour et celui qui provoque la mort d’un être humain.
Monsieur le Président de la République, Mélanie, Axelle, Philippe et d’autres ont perdu la vie parce que des individus ont décidé de commettre un crime. Pas une incivilité ! N’ayez plus peur de mettre les bons mots sur les insupportables maux de notre société.
La communauté des forces de l’ordre, mais au-delà, l’ensemble des français qui souffrent de ces aménagements incongrus du langage politique sont excédés par tant de complaisance à l’égard de ceux qui ne respectent plus les règles élémentaires et l’autorité. Vous rappelez sans cesse que vous êtes le garant de la cohésion nationale, il serait opportun qu’en de telles circonstances vous le prouviez en utilisant les formules exactes.
L’APNM « Gendarmes et Citoyens » déplore une nouvelle fois, que les plus hautes autorités de l’état bradent au nom d’une pseudo paix sociale, la mémoire de ceux dont la mort tragique n’a duré que 10 secondes au journal télévisé de 20 heures.
« Je vous ai fait, seigneur, une incivilité » (Corneille, 1606-1684)
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