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Les gendarmes en première ligne !


Le confinement général de la population française pour tenter d'enrayer l'épidémie du virus a débuté le mardi 17 mars 2020 à 12H00.

C’est une première dans l'histoire de France. Cela se traduit par une restriction « d’aller et de venir » pour 67 millions de Français. Décidée par voie de décret, son inobservation est pénalement répréhensible.

Elle impose aux gendarmes et aux militaires du CSTAGN (mais aussi aux citoyens qu’ils sont) des mesures drastiques à la fois dans l’exécution du service et dans leur vie privée. D’une manière globale, la population est appelée à rester confinée pour plusieurs semaines au mieux, à quelques rares exceptions près, personnels de santé ou forces de l'ordre notamment.

Bien entendu, un système dérogatoire existe pour aller faire ses courses, pour raisons de santé, ou encore pour "motif familial impérieux ou l'assistance de personnes vulnérables".

La contravention de 4ème classe sanctionne pénalement l’inobservation de cette mesure.

Alors ne nous leurrons pas. La situation est grave et exceptionnelle et le système de la gendarmerie va s’exprimer pleinement dans cet exercice pour garantir les intérêts vitaux de la nation tout en conservant souplesse et intelligence dans les déclinaisons opérationnelles locales.

Depuis plus d’une semaine, en tant qu’APNM, nous avons recueilli et passé en revue plusieurs milliers de messages et des centaines de saisines de camarades gendarmes.

Nous nous sommes efforcés de répondre au mieux, de faire remonter les inquiétudes sans filtre à l’administration centrale et nous continuons de le faire au quotidien. Depuis plus de 10 ans, notre action a toujours consisté à défendre le bien commun des militaires de la Gendarmerie et des familles. Ce n’est pas aujourd’hui, même en temps de guerre sanitaire mondiale, que nous allons transgresser cette règle.

Avant de nous faire beaucoup d’ennemis politiques ou de circonstance, à tous les échelons de l’Institution et à la lecture des lignes qui vont suivre, nous tenons à rappeler à chaque camarade que nous sommes aussi des militaires de terrain. Nous avons les mêmes contraintes et tant que de besoin, notre plate-forme d’écoute et de conseils est à la disposition de tous, de jour comme de nuit. Il ne faut pas hésiter à la contacter si l'application de mesures locales inconsidérées et non respectueuses de la volonté générale étaient constatées - > www.apnmgc.fr/entraide

Dès le début de cet épisode, nous tentons d’informer la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale du chaos local qui est en train de s’installer par un défaut d’ordres nationaux clairs qui sont parfois et pourquoi ne pas le dire carrément, trop souvent, modifiés ou interprétés par les autorités militaires locales (CIE & GGD). Mais on peut aussi déplorer le comportement d’un certain nombre de gendarmes qui ont temporairement oublié qu’ils sont au service de la nation pour défendre la vie des concitoyens, au péril de la leur.

Il convient donc de rappeler en ces moments où l’engagement contre un adversaire invisible et insidieux dans la durée et dans la stratégie, l’importance de notre mission. Que nous soyons gendarme mobile, départemental, garde républicain, militaire du corps de soutien, administratif, technicien, militaire sous-contrat ou personnel civil exerçant pour la gendarmerie, nous sommes implantés au cœur des territoires et des populations. Nos cantonnements d’exercice et/ou de vie incarnent la représentation déconcentrée de l'autorité de l'État et de la communauté militaire.

Gendarme, quel que soit notre grade, notre affectation, notre action, nous avons d’abord une relation de confiance avec les citoyens et les élus.

Aujourd’hui encore plus qu’hier, nous devons exécuter avec réactivité, humanité et fermeté les différentes missions de sécurité publique, de police judiciaire, de renseignement, d'intervention et d'accueil en faisant preuve de pragmatisme et d'une grande intelligence d'esprit. En effet, il nous faut penser protection et « protocole barrières » pour ne pas être contaminés et infecter les autres, collègues ou famille.

L’investissement opérationnel sera exigeant. Il le sera aussi pour le citoyen que nous sommes, une fois l’uniforme déposé. Nous sommes gendarme 24H/24 ! Ceci on l’entend normalement en temps de paix (mais souvent en salle café !). Beaucoup d'entre nous sont père ou mère et ont des soucis à gérer au quotidien. A ce sujet, nous devons avoir une pensée fraternelle pour ces militaires en mission loin de chez eux (gendarmes mobiles ou célibataires géographiques, détachés...) qui laissent un conjoint se débrouiller seul à la résidence. Le métier est exigeant et nécessite une implication sans faille !

C’est toute la responsabilité du chef local que d’en mesurer la portée pour ne pas user les hommes et prioriser ces indispensables “protocoles de barrières sanitaires”. Comment durer et s’engager dans le cas contraire ? Chacun est RESPONSABLE des mesures qu’il prend pour lui et pour les autres. Au bureau, dans le véhicule de service, à la maison, au supermarché ! Nous sommes aussi citoyens 24H/24. En ces temps de guerre mondiale sanitaire, il n'est pas concevable de réclamer des RPC perdus, des QL, etc... Les valeurs de solidarité, de cohésion et d’humanité doivent devenir les seuls moteurs de notre mission.

Nous sommes des militaires sur le front sanitaire et en temps de guerre il y a toujours des victimes !

Nous ne pouvons rompre notre serment car il en va de la vie de nos proches, de nos familles, de nos amis, de nos concitoyens. Mais surtout, nous sommes la première barrière aux cotés des collègues policiers, destinée à protéger demain notre service de santé contre une éventuelle saturation. Nous devons garantir aux dizaines de milliers de soignants qui comptent sur nous un soutien sans faille et peut-être éviter une hécatombe humaine inéluctable !

La conclusion de ce communiqué, rédigé par des gendarmes sous-officiers et officiers d’active, du terrain, libres professionnellement de leurs mots et de leurs actions dans le cadre du statut militaire, peut se résumer à un appel solennel en trois étapes.

  • Nous exhortons notre ministre de l’intérieur de redescendre sur terre ! « OUI », nous sommes une population à risque, premier rempart de l’application du confinement, afin d’éviter aux soignants qui agissent au péril de leur vie, la saturation du système de santé et tout ce qui pourrait en découler. À ce titre nous avons droit à reconnaissance et considération autrement que par des mots insipides. Les moyens et les matériels doivent être à la hauteur de notre engagement.


  • Nous renvoyons nos camarades gendarmes au serment que chacun de nous a prononcé en début de carrière. Cette guerre aura des conséquences durables et le prix à payer sur la santé voire sur la vie sera certainement élevé. C’est la triste mais prévisible réalité !


  • Nous attendons d'un Chef, en temps de guerre, des ordres clairs, sans compromission ou interprétation de la part des échelons intermédiaires !

APNM G&C reste vigilante à la situation des hommes et des femmes qui composent la Gendarmerie Nationale. Si localement, vous vivez une anomalie, une décision non conforme aux directives de l’administration centrale, n’hésitez pas à vous rendre à l’adresse suivante : www.apnmgc.fr/entraide

Nous sommes en guerre, nous sommes militaires, nous sommes l’abnégation et la solidarité sans faille pour nos concitoyens, chaque jour. Notre mobilisation, pour faire appliquer le confinement, au péril de nos vies, permet d’aider ceux dont la vocation est de nous soigner !

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