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Une rencontre inédite au sein du Commandement de la Gendarmerie de l'Outre-Mer


Le 21 janvier 2020, répondant à son invitation, « Gendarmes et Citoyens » était reçue au Commandement de la Gendarmerie de l'Outre-Mer ( CGOM) par le Général de division Jean-Marc DESCOUX. Les spécificités des unités ultra marines et des militaires placés en dehors du territoire métropolitains ont été longuement évoquées, notamment sur le sujet de la politique Ressources Humaines du moment.


Une politique RH clairement identifiée


Les militaires projetés dans les unités ultra marines seront affectés pour une durée de 4 ans. En cas de particularités liées au poste ou à une technicité particulière cette période sera augmentée d'une, voire de deux années, portant ainsi le séjour à 6 ans. Annuellement, le CGOM dispose d une ressource d'environ 1000 volontaires pour armer 500 à 600 postes outre-mer. (60% des candidats retenus A+1). En limitant ainsi les durées du séjour à 4 ans, l'offre du Bureau des Personnels est suffisamment large pour rendre attractive l'affectation. Certaines régions métropolitaines de gendarmerie rencontrent des difficultés pour combler des postes de sous-officiers dans des unités isolées. Pour pallier ce phénomène, le CGOM, en lien avec la DGGN, propose désormais 30 postes de contractualisation à des militaires en outre-mer. Ce dispositif donne la possibilité à un militaire volontaire pour un poste défavorisé de bénéficier d'un nouveau séjour dans le territoire de son choix, après seulement 3 ans dans un poste de métropole. Pour Mayotte des affectations de courte durée (1 à 3 ans) étaient proposées à des militaires volontaires d'être affectés seuls, quelles que soient leurs charges familiales. Ce dispositif a montré ses limites, notamment pour la qualité de vie des militaires. Des réflexions pour un nouveau dispositif qui sera très certainement réévalué dans le cadre du Plan Annuel de Mutation général et comportera des aménagements concernant la mutation de gendarmes dont les charges familiales sont limitées.


Une piste de réflexions est en cours pour une gestion commune au sein du CGOM pour les militaires placés en ambassades, en prévôté ou en GOPEX. Il s'agit de désigner une seul interlocuteur RH durant le séjour entre les gendarmes et la DGGN au sujet des retours d'expérience, qui génèrent une perte de données et d'informations souvent précieuses.


Un parc immobilier très dégradé


Le CGOM reconnaît que le parc immobilier ultra marin est vieillissant et parfois très dégradé. L'enveloppe budgétaire attribuée est bien insuffisante pour permettre la rénovation et l'entretien des casernes. Des pistes de réflexions sont en cours pour trouver de nouveaux financements afin de permettre à nos militaires et leurs familles d'être logés convenablement surtout dans les postes isolés.


Un matériel adapté aux contraintes des territoires


Une décentralisation de certains achats pour les véhicules est désormais actée. Pour réduire les coûts de transport, d'entretien et aux spécificités locales (les besoins en VL ne sont pas identiques à St Pierre et Miquelon ou à une brigade urbaine de Guadeloupe). Ces achats sont appréciés par chaque commandement local (COMGEND) avec la possibilité d'acheter des occasion récentes.


Ces véhicules sont équipés et protégés en fonction des risques liés à la situation locale (blindage, équipements neige...)


Des achats de téléphones mobiles satellitaires viennent d'être effectués. Ces appareils permettront de couvrir d'importantes zones blanches en Guyane et rompre ainsi l'isolement opérationnel.


Aujourd'hui le constat est qu'un gendarme en outre-mer dispose pratiquement du même niveau d'équipement que ses camarades de métropole.


La situation de certains territoires est alarmante


Un point de situation événementiel a été évoqué. Les points durs actuels sont Mayotte, l'arc antillais et la Guyane. La délinquance y a explosé et le CGOM met tout en œuvre pour tenter d'y apporter des solutions.


La problématique particulière des îles de St Martin et St Barthélémy


Après le passage de l'ouragan Irma il y a deux ans et demi, un premier bilan a été tiré. La situation reste parfois compliquée, particulièrement en décembre 2019 où l'annonce d'un plan de prévention des risques naturels très contraignant mais adapté, a produit à des mouvements de contestations qui ont exposé les militaires à des violences durant 15 jours. Il faut y ajouter une difficulté concernant les logements. La capacité actuelle des casernes de la compagnie de St Martin ne permet plus d'y loger l'ensemble des effectifs du territoire. Des logements hors caserne doivent être loués mais une spéculation post Irma a fait s'envoler le prix des loyers (à titre d'exemple, 1800 euros par mois pour un T1).


La présence de deux membres du conseil d'administration de Gendarmes et Citoyens à cette rencontre inédite, a été chaleureusement saluée par le Général commandant l'outre-mer et le personnel de son état-major. Le Général a souligné l'intérêt qu'il porte à la concertation, à l'action de l'association en matière de remontées d'informations et à la pertinence de ses interventions.

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