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2015, un mois d’Avril fourni en informations.

Antiterrorisme : 125 procédures judiciaires dont 58 enquêtes préliminaires en lien avec la Syrie sont en cours en France. 166 personnes sont mises en examen dont 113 placées en détention provisoire. La ministre de la Justice précise que 39 enquêtes judiciaires ont été ouvertes depuis le début de l’année, dont 19 informations judiciaires, et que 35 personnes ont été mises en examen. Peut-on penser que ceci soit un signe d’efficacité alors que des moyens énormes sont engagés mais se révèlent toujours insuffisants. La plateforme de signalements anti-djihad mise en place depuis un an par le ministre de l’intérieur aurait permis de signaler 1864 personnes aux comportements radicaux. C’est l’occasion d’aligner une multitude de chiffres sans intérêt sur le profil des personnes signalées. On notera cependant qu’une centaine de ressortissants français ont perdu la vie dans leur engagement djihadiste. Selon le Premier Ministre 5 tentatives d’attentats auraient été déjoués depuis l’été 2013 malheureusement deux ont été commis en début d’année 2015. Un attentat contre une église a été fortuitement évité. Il nous reste à espérer que la chance continue à sourire à nos enquêteurs pour éviter le renouvellement des tragédies de janvier. Le renforcement des moyens d’enquête devrait apporter un plus. Cependant dans les différents commentaires que nous pouvons noter ici et là nous entendons parler de méthodes qui existaient déjà et qu’il s’agit seulement de les légaliser. Si nous comprenons bien, les cellules d’écoute du genre de celle qui existait à l’Elysée dans les années 1980 n’ont jamais cessé d’exister. Le ministre de l’Intérieur renforce les "mesures de vigilance" près des églises face au « caractère diffus de la menace ». Les préfets sont sollicités pour renforcer les dispositifs de surveillance. Il est évoqué la limitation du nombre d’accès, une attention particulière aux colis et bagages abandonnés et la pose d’affichettes de sensibilisation sur les portes d’accès. Des dispositifs de vidéo protection peuvent être subventionnés. Peut-on croire que ces mesurettes peuvent éviter un attentat alors qu’il existe un haut niveau de menaces, certainement pas mais il n’existe aucune possibilité de faire mieux quand on tient compte du manque de moyens humains. La mobilité des effectifs chargés de la surveillance, l’emploi possible des polices municipales et même l’implication de « paroissiens vigilants » ne sauraient éviter une action de terroristes dont on connaît la détermination. Du côté des forces de l’ordre l’épuisement est connu, un nombre de plus en plus important de policiers se font « porter pâle ». Si le temps était à l’humour on pourrait évoquer une épidémie de « grippe aviaire chez les poulets et les hirondelles » mais le sujet est beaucoup trop sérieux et démontre que les coupes sombres dans les effectifs, pratiquées depuis de nombreuses années, sont particulièrement dangereuses. Il n’en reste pas moins que les membres des forces de l’ordre se sentent pris pour des pigeons, car nos gouvernants, pour montrer leur compétence à gérer la crise de l’insécurité, leur demandent toujours plus sans aucune compensation à attendre sinon quelques miettes. Dans le prolongement de cette grogne les revendications sur l’indemnité journalière d’absence temporaire non revalorisée depuis des années refont surface. Ce ne sont pas les deux euros d’augmentation proposés, qui devraient ramener le calme dans les rangs. Chez les gendarmes aussi l’épuisement est là mais l’esprit militaire évite de mettre des escadrons entiers en indisponibilité. Attention de ne pas trop tirer sur la corde qui pourrait très bien finir pas se rompre. Un semblant de prise en compte du problème par le président de la République pourrait laisser croire que la situation va enfin évoluer. Malheureusement un ralentissement du rythme des destructions d’emplois dans l’armée et une augmentation virtuelle des budgets ne saurait suffire. Le ministre de budget s’étranglerait dans le cas contraire. Le nombre de militaires engagés dans l’opération sentinelle sera réduit de 10 000 à 7 000 militaires, pouvait-on faire autrement ? Nous avons compris que les lois de programmation militaire et autres livres blancs n’avaient rien de définitifs et qu’ils étaient remaniés régulièrement en fonction de l’ambiance du moment Dans la même période, la Cour des comptes y est allée de son refrain sur la mauvaise gestion des ressources humaines dans la police et la gendarmerie. On y trouve un peu de tout, les décharges d’activité accordées aux représentants syndicaux (qu’en sera-t-il pour les représentants des futures associations professionnelles de militaires) qui coûteraient 47 millions d’euros soit environ 1000 emplois à plein temps. On trouve aussi une critique (justifiée) du déroulement des carrières des policiers et gendarmes qui aurait coûté 503 millions d’euros pour la police et 169 millions pour les gendarmes. Devant ces chiffres on pourrait croire qu’il y a trois fois plus de policiers que de gendarmes. Pour la Gendarmerie, tout ceci tombe très mal à une époque où les conditions de travail, en particulier la durée hebdomadaire, est pointée du doigt par la Cour européenne des droits de l’homme. Si les 48 heures hebdomadaires préconisées étaient appliquées ce serait ingérable en l’état actuel des effectifs, pourtant il faudra bien y parvenir si l’on veut conserver un recrutement de qualité et éviter les départs anticipés. Mai est arrivé et le premier du mois, fête du travail et des travailleurs, a démontré que les syndicats avaient perdu une grande partie de leurs adhérents et par la même de leur puissance. Espérons que les futures associations professionnelles militaires auront un minimum de poids. Après tout, même avec 7% de travailleurs syndiqués, ces organisations arrivent à bloquer des pans entiers de notre activité ou de notre économie

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