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Jugement de l’adjudant Marc Molinier (suites)


S’il a fallu attendre plusieurs années après les faits reprochés avant d’obtenir le jugement concernant Marc Molinier et deux de ses collègues, l’affaire a été plaidée le 27 mai et le délibéré prononcé le 10 juin. Entre temps le militaire, suite à sa radiation, avait tenté de se suicider en s’immolant devant le tribunal de Belfort le 18 avril 2014. Très gravement blessé, après une période entre la vie et la mort, il conservera des séquelles irréversibles.

Accusé d’avoir commis un vol de quatre coffrets de cosmétologie (dont il s’est toujours défendu), avec deux autres gendarmes, Marc Molinier a été radié des cadres pour avoir commis des menaces avec son arme sur des collègues (il s’agissait surtout d’une tentative de suicide).

Bien qu’il n’existe aucune preuve matérielle de ce vol contre Marc Molinier, le réquisitoire du Parquet a été suivi à la lettre par les juges qui ont infligé deux ans de prison avec sursis à l’ex-gendarme et 15 ans d’interdiction de porter une arme.

Nous retenons surtout que les violences aggravées qui ont permis à la gendarmerie de radier Marc Molinier des cadres n’ont pas été retenues par les juges. Une fois de plus la Gendarmerie a mis la charrue avant les bœufs, pas de quoi être fier.

Nous vous proposons ici des extraits du courrier que nous a adressé Marc Molinier quelques jours avant le prononcé de son jugement :

« « (…) nous nous battons contre des moulins à vent qui ne veulent entendre que ce qu’ils veulent bien entendre.

J’attends le délibéré qui tombera mercredi 10 juin.

Malgré ce qui peut arriver, je dois dire que j’aimais mon métier et je l’aimerai toujours.

Ces dernières années étaient devenues dures pour moi. J’étais fatigué et je ne me rendais pas compte que je rentrais doucement dans une dépression. Celle-là même qui m’a conduit au suicide.

Peut être qu’avec un peu plus d’aide je n’en serais pas arrivé là (…)

Lors du jugement j’ai appris de la bouche des deux capitaines de la SR que le grand chef de Besançon avait prévu des suspensions de fonction pour le gendarme auxiliaire, le gendarme de carrière, l’adjudant.

Toute l’affaire était réglée avant même les premiers interrogatoires et le parquet avait approuvé (…). Des personnes bien pensantes disent que se brûler devant un tribunal pour faire comprendre que l’on est innocent n’est pas très malin. Je ne sais pas comment j’en suis arrivé là. Ce que je peux dire c’est que ça fait très mal durant les quelques minutes avant de perdre connaissance. Ca fait très mal lorsqu’on la retrouve. Entre ces deux moments y’a rien. La mort est douce.

(…)Alors lorsque tu entends toutes ces méchancetés, et même celles de la procureure, tu leur souhaites juste d’avoir une journée de cette souffrance quotidienne. Je ne tournerai pas la page aussi facilement que certain veulent bien le dire. Je continue le chemin. Je sais où il va. Je n’ai pas peur.

Je tiens à remercier du fond du cœur tous ceux qui nous ont aidé dans ces moments éprouvants (…)» »

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