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Justice « bisounours »



Le 1er juillet 2018, alors que les pompiers du Jura sont en intervention, tentant de secourir un septuagénaire, deux individus volent leur véhicule de secours, et en profitent pour se filmer afin de diffuser leur acte « héroïque » sur les réseaux sociaux. Ce geste a mis en danger la victime tombée sur des rochers et a obligé les secouristes à courser le véhicule.


Comme si les pompiers (engagés volontaires au service des autres, rappelons-le) n’avaient que ça à faire, le service départemental d’incendie et de secours du Jura s’est logiquement vu dans l’obligation de porter plainte à la Gendarmerie. Les gendarmes, eux aussi, ont mobilisé personnels et matériels pour mener à son terme cette enquête. Et si l'on ajoute la saisine des services de justice et de l'État en général, au final les moyens déployés (administratifs et judiciaires) ont provoqué un coût financier non négligeable. La note est aussi moralement et humainement salée pour les secouristes, la victime et les enquêteurs. Le contribuable appréciera ! Tout ça pour satisfaire la bêtise, la médiocrité et le désir imbécile de célébrité de quelques abrutis en mal de reconnaissance…


Cela ne suffisait pas ! Le voleur devenu illustre, se fend d’une seconde vidéo, à l’adresse du petit peuple respectueux des lois et des valeurs et des divers services de l’état. Il conclut son forfait par un majestueux et tonitruant « Allez tous vous faire foutre » (sic).


Les citoyens, serviteurs de la sécurité intérieure que nous sommes, attendaient une condamnation à la hauteur du méfait commis par cet individu. Le 10 juillet, la décision tombe… Rappel à la loi ! Comme son nom l’indique, cette alternative aux poursuites se résume à affirmer au justiciable « ce n’est pas bien », sans même un « panpan cucul », qu'il ne subira aucune obligation pénale et de mention au casier judiciaire. Pourtant le vol est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 45.000 € d’amende… Et quid de la seconde vidéo et des injures publiques ?


Cela fait des années que les pompiers, les policiers, les gendarmes, certains magistrats ou certains parlementaires dénoncent une justice parfois incompréhensible, souvent parodique, selon les lieux, les personnes ou les faits. Nous en avons encore la déplorable démonstration aujourd’hui. On pouvait au moins s'attendre à une condamnation de principe, à du travail d’intérêt général, un stage chez les pompiers pour inculquer à ce malfaisant crétin quelques principes civiques et moraux. Mais la justice de « brousse », la justice de « tiers-monde » a encore une fois mis de côté les faits pour ne servir que l'idéologie obsolète et nauséabonde de quelques magistrats dans une société à deux vitesses. Espérons que les pompiers qui ont laissé le moteur en marche de leur véhicule de secours aux blessés, pour maintenir en état les appareils d'assistance médicale, ne seront pas poursuivis par leur administration, au motif qu'ils auraient été négligents.

Le laxisme coupable de certaines juridictions frise le ridicule !

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