Lettre ouverte à ceux qui, par ignorance, contribuent à salir la Gendarmerie Nationale.
Face à la clameur publique et aux rebondissements successifs, il avait été décidé d'observer attentivement une affaire d'été devenue, semble-t-il une affaire « d’état ». Si la mode médiatique et les « réseaux-sociétaux» du moment sont tournés vers des réactions épidermiques, le buzz à tous prix et les thèses du « tout le monde est expert pour tout », il est bon de rappeler en préambule, que Gendarmes et Citoyens, au cours de ces dix dernières années, a tenté de construire une communication encadrée construite autour d'une dignité intellectuelle et factuelle où l'aspect émotionnel a rarement sa place. Une décennie à faire une promotion sur les réseaux-sociaux aura suffi à convaincre des risques de dérives d’un support qui permet à n’importe qui de dire tout, mais surtout n’importe quoi.
Des informations erronées, non sourcées font force de Loi !
Au fil des journées depuis lundi, dans le cadre des diverses auditions à l’Assemblée Nationale, les députés soulèvent des interrogations ou assènent des affirmations en puisant directement dans la masse médiatique pas toujours bien renseignée. Pire, ils vont chercher des informations au cœur des chaînes de partage sur les réseaux sociaux. Faisant face à eux, un ministre d’état, des directeurs d’administrations ou d’Institutions, des hauts fonctionnaires s'échinent, à mesure que la commission poursuit les auditions, à parodier la fameuse comptine enfantine « ainsi font, font, font les petites marionnettes », le tout ponctué par des sonores « euh... », « hé... » ou autres onomatopées mettant mal à l'aise les spectateurs. Il faut dire que les piteuses interventions des « audités » n'ont convaincu que certains députés serviles.
Le Palais de l'Élysée, au cœur du scandale !
Inutile de sortir de Saint-Cyr et de partir dans des théories les plus farfelues les unes que les autres pour assimiler le fait que, ce que beaucoup désignent comme le « Benallagate », trouve sa source au Palais de l’Élysée. Cela semble aujourd’hui choquer mais c’est pourtant le fonctionnement de la Ve République, un exécutif tout puissant qui nomme qui il veut, qui dépense ce qu’il veut, qui arrange ou avantage qui il veut, au gré des couleurs politiques et de la personnalité des chefs de l’État. Pendant ce temps-là, la représentation nationale, les députés en tête, peine à démêler l'écheveau de mensonges dans lequel se cachent sûrement quelques vérités.
Naufrage en direct et en mondovision des institutions françaises ?
Le gouvernement et les organes législatifs se renvoient sans retenue des arguments mettant en cause Police et Gendarmerie Nationales. Place Beauvau, personne n'avait connaissance des attributions de Monsieur Benalla. Le ministre ignorait qu'on lui avait affecté un véhicule banalisé équipé de feux de pénétration bleus et d’un signal sonore réservés aux services de sécurité, d’un brassard de Police, d’une autorisation de port d'arme. En fait, un « flic » dépendant, autoproclamé et rémunéré par la Présidence de la République, circulait en toute liberté sur le territoire national et usait sans compter de prérogatives non encadrées. De toute évidence, le Ministère de l’Intérieur auquel est rattachée la Police Nationale ne connaissait pas ce monsieur. Enfin, à leur connaissance...
Le Général Lizurey assume ses choix, avec honnêteté !
Comme si cela ne suffisait pas, les gendarmes constatent, sidérés, que depuis les auditions au Sénat de mardi, l’heure est à une charge lâche contre leur institution. Alexandre Benalla avait été nommé Lieutenant-Colonel dans la réserve, par le Directeur Général de la Gendarmerie, le Général d'armées Richard Lizurey. Des députés, des journalistes ne possédant manifestement aucune connaissance de la chose militaire, ainsi que les habituels syndicats officiers et cadres de la Police Nationale (ceux-là même qui revendiquent ces galons à cinq barrettes depuis toujours) suivis par quelques pseudos-spécialistes d'une élite déconnectée, voudraient faire croire au « petit peuple » qu'Alexandre Benalla était grassement rémunéré par une nomination honorifique et qu’il en tirait un quelconque pouvoir. Si Alexandre Benalla a bien intégré la réserve dite « spécialisée », le Directeur Général de la Gendarmerie a expliqué son choix devant les sénateurs ce matin. Il l'assume ! Il a rappelé que cette intégration ne lui a offert aucun appel à rémunération de quelque nature qui soit. Elle n'a pas, non plus, entraîné l'affectation d'un véhicule équipé de feux spéciaux, aucun brassard de Police, aucune radio, aucun lien de près ou de loin avec son salaire de conseiller de l'Élysée, que cela n’a aucun rapport avec ses agissements dans le cadre des manifestations du 1er mai ou de son accès au Poste de Commandement de la Préfecture de Police de PARIS, ni avec le « pouvoir » ou « l’autorité » qu’il a grappillés au fil des mois. Monsieur Benalla n’a aucunement servi sous le grade le Lieutenant-colonel en mission opérationnelle pour le compte de la Gendarmerie Nationale. Il n'a d'ailleurs, jamais été fait appel à ses services. S'il y avait quelque chose à redire sur cette nomination par le Directeur Général, c’est aux militaires de la Gendarmerie, réservistes opérationnels inclus, d’en tirer des conclusions. Que cette nomination semble pertinente ou pas, les faits sont là et ne peuvent être interprétés, comme c’est le cas depuis 24 heures.
Un outil de la Présidence !
Alexandre Benalla n’a pas agi de la sorte, n’a pas eu accès à de tels effets et matériels, n’a pas bénéficié d’une large rémunération à la suite de sa nomination en novembre 2017 au sein de la réserve « spécialisée » de la Gendarmerie Nationale ! Alexandre Benalla était simplement un outil encadré et grassement remercié par le Palais de l’Elysée, par la Présidence de la République !
Il est temps de conclure sur ceci. En aucune manière, Gendarmes et Citoyens ne permettra que soit portée atteinte à l'honneur de la Gendarmerie Nationale. Les dérives d’un homme, fut-il l'adjoint du chef de cabinet du Président de la République, ne doivent pas salir les personnels d'une Institution dont le dévouement n'est plus à démontrer. La Direction Générale prendra, sans doute, les décisions administratives sans état d'âme, à l’encontre des deux réservistes compromis par des comportements ayant gravement porté préjudice à l’image et l’intégrité de l'ensemble des personnels qui composent la Gendarmerie Nationale. En attendant, le soutien que porte Gendarmes et Citoyens pour les militaires de la Gendarmerie Nationale est sans équivoque et ...inaltérable !