Arnaud Beltrame et tous les autres,
- Administration
- 23 mars
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Il est presque onze heures, ce vendredi 23 mars 2018, lorsque le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame se présente avec ses hommes devant la grande surface de Trèbes, dans l'Aude. Un acte terroriste s’y est déjà déroulé. L’auteur présumé des attaques, Radouane Lakdim, un ressortissant marocain de 25 ans récemment naturalisé français, vient d’entamer un périple meurtrier.
À cet instant, l’officier de gendarmerie sait-il que le terroriste vient de mettre fin à la vie de Renato Silva, 25 ans, et de Jean Mazières, 61 ans, viticulteur retraité ? Est-il conscient que Radouane Lakdim, frustré de n'avoir pu s’en prendre aux militaires du 3ème RPIMA, a déjà grièvement blessé le brigadier Frédéric Poirot, 43 ans, en tirant six balles sur des policiers qui rentraient d’un footing ?
Dans ce commerce, situé à quelques kilomètres du lieu de ses premiers crimes, Lakdim abat froidement Christian Medves, 50 ans, boucher, et Hervé Sosna, 65 ans, un client. Les autres personnes présentes, paniquées, parviennent à fuir tandis que l'assaillant lance une grenade qui, fort heureusement, n'explosera pas. Il se retranche ensuite dans la salle des coffres, prenant en otage Julie, une hôtesse de caisse âgée de 40 ans.
Immédiatement, le processus d’alerte est déclenché.
Le colonel Arnaud Beltrame, guidé par un sens aigu du devoir et un courage exceptionnel, propose alors d'être pris en otage à la place de Julie. Celle-ci est libérée, tandis que l'officier devient volontairement un bouclier humain. Peu après, dans un ultime acte de bravoure, Beltrame crie : « Attaque ! Assaut ! Assaut ! » Le terroriste, dans un geste lâche, abat alors l'officier. À cet instant précis, l’antenne du GIGN de Toulouse lance l’assaut. Les gendarmes pénètrent dans la salle des coffres et, confrontés à la menace immédiate, sont contraints de neutraliser le terroriste, qui blessera deux d’entre eux lors de l’intervention.
En ce 23 mars 2025, il est de notre devoir de nous souvenir.
Lors d’un éloge funèbre émouvant, le Président de la République rendit hommage aux forces locales de gendarmerie et au GIGN, rappelant, en tant que chef des Armées, que l'engagement à servir et à protéger pouvait parfois conduire au sacrifice suprême.
"À ces braves, à ces innocents, la reconnaissance, l’admiration et l’affection de toute la Nation. Que leur mémoire demeure vivante dans nos cœurs et nos esprits, et que leur sacrifice nous inspire tous à défendre les valeurs de paix, de courage et de solidarité."
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