Depuis un certain temps, sans débat ni passion, l’APNM « Gendarmes et Citoyens® » observe un recentrage des missions sur la doctrine d’emploi.
En raison de « dérives » le bilan comptable et factuel est parfois jugé perfectible. Nos antennes territoriales convergent et s’inspirent parfois aussi de bilans et de rapports officiels sur le temps et l’articulation du travail au sein au sein des PSIG, qu’il s’agisse du temps de travail journalier, du taux d’entraînement ou des résultats opérationnels.
Il semblait inévitable de revoir les éléments d’analyse. La règle de gestion s’appuie nominalement sur l’intelligence locale, celle du commandant de peloton mais surtout du commandant de compagnie. Ceux-ci doivent diriger l’action quotidienne de leur unité en orientant le service journalier sur les thématiques territoriales prégnantes.
La maintien en condition opérationnelle et un rappel à la règle !
Les PSIG sont des unités d’intervention de niveau élémentaire, comme les brigades territoriales. L’engagement sur un événement doit être proportionné à leurs capacités. Ils n’ont pas vocation à pallier l'absence de peloton d’intervention de la gendarmerie mobile (PI) ou d’une unité d’intervention spécialisée (GIGN) et dans le cadre du schéma national d’intervention, en réaction à une attaque terroriste, le PSIG densifié est engagé en tant qu’unité d’intervention élémentaire. Il agit sur le bas du spectre et les entrainements ne ciblent pas uniquement l’intervention professionnelle (IP) mais intègrent aussi les thématiques locales. Les textes réglementaires prévoient dix séances d’instruction annuelle dans le domaine de l’IP même si l’actuelle densification des effectifs pourrait suggérer un accroissement de la sensibilisation à ces techniques. L’instruction ne saurait cependant justifier un maintien en condition supérieur à 30 % du temps de travail en l’état. Un PSIG ne sert pas juste à exécuter l’interpellation d’individus dangereux ou l’appui aux unités territoriales dans des situations dégradées.
Un recentrage sur les activités opérationnelles attendu.
Les missions sont diversifiées et répondent aux besoins initiaux, à savoir la surveillance du territoire et l’objectif d’un taux de 50 % de présence de voie publique. Les personnels entraînés et déchargés des tâches chronophages et polluantes dévolues aux unités territoriales doivent renforcer leur visibilité et leur présence sur le terrain, notamment la nuit. On évoque ci et là un taux de 20 % d’activité nocturne avec un taux horaire moyen d’activité qui ne saurait être inférieur à 8 heures par jour et par personnel.
Si les militaires des PSIG n’ont pas vocation à conduire d’enquêtes judiciaires, leur présence sur la voie publique permet de lutter contre les faits de délinquance de proximité en exerçant une action dissuasive offensive. Les contrôles administratifs et judiciaires sont mesurés par les consultations des bases (FPR/FOVèS/Divers) et la gestion du contentieux de basse intensité par l’établissement d’Amende Forfaitaire Délictuelles (AFD) notamment pour les infractions qui nourrissent un sentiment d’insécurité. On peut citer toutes les infractions liées à l’usage de stupéfiant et celles au code de la route. Le recherche du renseignement, qu’il soit administratif ou judiciaire, contribue à la maitrise et la connaissance du territoire. Des directives sont données pour accompagner cette mise en œuvre et provoquer l’indispensable contrôle.Ainsi certaines régions proposent le détachement durant quelques mois dans les brigades territoriales locales les nouveaux arrivants pour qu’ils puissent s’acculturer au milieu et par extension, appréhender les différents outils ainsi que les techniques concernant les formalités anthropométriques, par exemple. Exercer la police judiciaire du quotidien pour comprendre ce qui est attendu de la prévention et de la dissuasion. Cette mesure est intéressante notamment pour les élèves gendarmes affectés directement en PSIG sans passer par la case brigade et qui pourraient avoir des difficultés à valider les attendus du certificat d’aptitude gendarmerie.
Cela sous-entend que les commandants de PSIG s’impliquent personnellement dans la formation et le suivi de l’activité des militaires placés sous leurs ordres sans dépasser 8 % de son propre temps d’activités de commandement.
Cette lecture s’inspire d’un sondage terrain mené depuis plusieurs mois, sur des unités en secteur rural, péri-urbain ou spécifique (transport aérien). L’APNM « Gendarmes et Citoyens®» remercie l’ensemble des contributeurs qui ont permis la rédaction de cet article.
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